Poser
des limites, quelle corvée pour les personnes de nature gentille et
généreuse, compréhensive et altruiste. Non ne fait pas partie de leur
vocabulaire. Dire non va à l’encontre de leur tempérament et valeurs.
Certains y voient une faiblesse, une personnalité déficiente, voire un
désordre psychologique.
Ne tentez pas de raisonner ou de changer ces personnes selon vos propres jugements et repères, ne leur imposez pas un comportement qui leur est étranger. Certes, vous souffrez de les voir objet de toutes les convoitises, de tous les abus, vous souhaiteriez même soulever leurs œillères et c’est fort louable de votre part. Mais, contentez vous de veiller sur eux, de les conseiller objectivement sans les agresser. Vous ignorez certainement leur histoire et leurs raisons. Vous méconnaissez leur souffrance, leur lutte.
Dire
oui systématiquement compense certainement une multitude de non
encaissés par le passé, de privations, de déceptions. Dire oui comble
probablement un manque affectif, un besoin de reconnaissance,
d’appartenance. Peut-être même que cela provient d’un manque d’estime de
soi, de quelconque traumatisme ou violence stigmatisée.
Qu’en
savez-vous ?
Cette étape précise fait partie d’un processus de changement, une épreuve d’apprentissage, certes douloureuse par moment, mais nécessaire à leur métamorphose. Dites à un enfant que le feu va le brûler il ne le comprendra qu’après en avoir fait l’expérience.
Ne vous inquiétez pas pour eux, après quelques mésaventures ils apprendront à faire la part des choses, à discerner l’attitude saine du comportement nuisant.
Un beau jour vous serez surpris de les voir appeler à l’aide, solliciter un thérapeute, participer à des ateliers de développement personnel…ou tout simplement tirer leurs conclusions à leur rythme.
Puis un beau jour vous serez surpris par la véhémence d’un NON, clair, ferme et irrévocable.
Chaque étape a son importance dans la vie, c’est ce que j’appelle tout simplement grandir.
Siham Mosaddak
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