Aujourd’hui
  je voudrais juste partager avec vous ma petite anecdote. Dimanche 
matin, les rues sont désertes dans mon quartier, et nul n'ignore qu'à 
Casablanca, la sécurité y est défaillante comme dans toute mégalopole. 
Alors bien que ma course soit à 5 min de marche, je prends ma voiture 
pour m'y rendre. Ma course étant faite, de retour vers ma voiture 
j'aperçois un clochard venant vers moi. Je précipite
 le pas, je saute dans ma voiture et j'active le verrouillage 
automatique. Ouf  sauvée de justesse, car il avait accéléré le pas en me
 voyant.  Il s'arrête à mon niveau et me toise depuis ma vitre. Je ne 
savais quoi faire, l'ignorer, démarrer en trombe ou attendre. Vu son 
regard insistant, je lève les yeux vers lui. Je découvre un visage tout 
propre, des traits fins qui faisaient contraste avec son allure 
d'apparence crasseuse. Puis il me fait un grand sourire et ouvre le plus
 naturellement du monde le rétroviseur latéral qui était rabattu. Il me 
fait signe en guise de salut et s'en va en sifflotant. Je suis restée 
dans ma voiture quelques minutes incapable de démarrer, non tétanisée de
 peur, mais morte de honte ! Je venais de recevoir la plus belle leçon 
sur le jugement et les préjugés. Certes, il s'agit là d'un cas isolé, 
cela ne signifie pas de baisser sa vigilance et mettre en danger sa 
sécurité, mais en généralisant nous condamnons d'honnêtes personnes qui 
n'ont pas forcément choisi la situation dans laquelle elles se trouvent.
 Les plus pessimistes me diront qu'il a réagit ainsi sachant qu'il ne 
pouvait t'atteindre, mais dans mon optimisme, dans ma volonté de croire 
qu'il existe toujours de bonnes âmes, je répondrai qu'il aurait pu 
casser ce rétroviseur qu'il a si gentiment relevé. 
 A méditer.
 Siham Mosaddak 
 Photo (C) Ibrahim Chalhoub
 

 
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